FILM PAPILLON 2018

 

          Le film avec Steeve Mc Queen commençant à être un peu daté, déjà 44 ans, une société cinématographique américaine a décidé d’entretenir la légende Papillon par la réalisation d’un nouveau film.
Hollywood s’empare donc de nouveau du sujet.

          Le film est produit par la société : Red Granite Pictures.
Cette jeune société a été créée en 2010 par deux amis, Riza Aziz président, et Joey Mc Farland, vice-président.
Red Granite Pictures a déjà produit plusieurs films, dont « Le loup de Wall Street » avec Léonardo Di Caprio, qui a largement contribué à sa renommée.
Il semble que ce nouveau film sur Papillon soit le projet plus personnel de Joey Mc Farland.

          Contacté par celui-ci au cours de la première semaine du mois de janvier 2013, nous nous sommes rencontrés quelques semaines plus tard à Paris. Joey Mc Farland n’en était à cette période qu’au tout début du projet, qu’au stade des réflexions et des pistes envisageables. Il souhaitait cependant s’orienter sur un film plus près de la vraie vie d’Henri Charrière que ne l’avait été le premier film. Il se posait même la question de s’inspirer de mon ouvrage Papillon Libéré. Suite à cet entretien, le projet suivant son cours, j’ai signé avec eux en avril 2014 un contrat de consultant pour la partie pré-production du film. Mon rôle a donc été de leur envoyer des photos d’H.C. à tous les âges de sa vie, ainsi que tout document susceptible de le faire connaître, tout au moins physiquement. Je devais également lire et corriger le script, que je n’ai finalement jamais reçu.

          Mon engagement s’est donc borné à cette mission.
Je n’ai pas lu le scénario, ni participé à la partie production du film.
Je n’ai donc pas d’autres informations que celles que l’on trouve sur internet.
On peut les résumer ainsi :

          Le scénariste est Aaron Guzikowski.
Le réalisateur est le danois Mickael Noer.
Les acteurs principaux sont, pour le rôle de Papillon, Charlie Hunnam, pour celui de Dega, Rami Malek. Les acteurs Roland Moller et Tommy Flanagan y participent également, sans que je ne connaisse leur rôle exact.

 

Joey Mc Farland, Kristel Moonens De Keyzer ( girl-friend de Vincent Didier et traductrice de l’entretien ) Vincent Didier, Riza Aziz, à l’hôtel Crillon à Paris le 7 février 2013.

Joey Mc Farland, Kristel Moonens de Kaiser ( girl-friend de Vincent Didier et traductrice de l’entretien ) Vincent Didier, Riza Aziz, à l’hôtel Crillon à Paris le 7 février 2013.

Joey Mc Farland, Vincent Didier, Riza Aziz, à l’hôtel Crillon à Paris le 7 février 2013.

Joey Mc Farland, Vincent Didier, Riza Aziz, à l’hôtel Crillon à Paris le 7 février 2013.

 


 

MES CRITIQUES

 

          J’ai vu ce film au cinéma de Ruoms en Ardèche le 30 août 2018.

          J’étais accompagné par une journaliste de FR3 – Mme Vanessa FIZE – qui souhaitait recevoir mes premières critiques en direct.
( La vidéo de ce mini-reportage est placée sous cette critique. )

J’ai été globalement très déçu par ce film.

          J’avais compris depuis quelque temps déjà que la production avait abandonné l’idée de faire un film plus authentique en se basant sur la vraie vie d’Henri Charrière et en développant le sujet sur une partie de sa vie beaucoup plus large que sa seule période de bagne.

          C’était pourtant la piste privilégiée par Joey Mc Farland lors de notre rencontre à Paris en février 2013. J’ignore les raisons de ce changement de stratégie puisque j’ai découvert un remake au sens strict du terme, la copie – presque – conforme du premier film.

          Et c’est là que je ne comprends pas le choix fait par Red Granite Pictures.
En effet, j’avais accepté l’idée que ce projet soit basé sur la biographie romancée d’H.C. Papillon, estimant qu’il était plus approprié à un projet Hollywoodien que mon ouvrage Papillon Libéré, livre d’histoire qui convient mieux pour un documentaire.

          Je m’attendais donc à un film – certes inspiré du livre Papillon – mais avec un minimum de nouveauté par rapport au film de 1973 : Un nouveau scénario, de nouvelles scènes, d’autres personnages mis en valeur que cet éternel Dega, etc. A part les dix premières minutes où l’on voit vivre Papillon à Paris avant son procès et son transfert au bagne, je n’ai trouvé qu’une pâle copie du premier film.

          Car c’est le risque d’un remake : la comparaison avec l’original ! Celui-ci étant considéré comme un grand classique du cinéma, voire comme un chef d’œuvre, cette nouvelle production n’est évidemment pas à la hauteur de l’œuvre de 1973. La comparaison ne peut se faire qu’au détriment de ce dernier film. Pour éviter tout parallèle avec l’original, il fallait faire tout autre chose, écrire un scénario différent, avoir un peu de créativité, un minimum d’originalité, etc. En se basant sur le même ouvrage, inventer un autre film !

          J’ai également été choqué par l’environnement général de ce projet, qu’on devine en Europe de l’est ou du sud.

         Même en m’efforçant de découvrir ce film avec un œil neuf, avec un esprit bon public qui n’est pas celui du spécialiste, voir Papillon plonger au cours de ses évasions dans une eau bleue lumineuse m’a totalement décontenancé. (J’avais l’impression de revoir Le Grand Bleu)
Et que dire des paysages de garrigues ?
Des falaises calcaires…. ?
De cette île du Diable, avec ses falaises impressionnantes qui ne ressemblent en rien à la réalité ?
De ce bâtiment central, de cette tour dans laquelle monte Papillon pour voir l’océan alors qu’il n’y avait sur cette île que de pauvres cahutes ?
Idem pour les hommes : Pas un Noir, pas un métis, pas un qui ressemble de près ou de loin aux bagnards des bagnes de Guyane !

          Le livre Papillon est déjà très romancé, mais il s’inscrit dans une histoire tragique qui se déroulait en Guyane française. Plutôt que d’ajouter à l’œuvre d’H.C de si nombreuses incohérences, il fallait au contraire coller le plus possible à la réalité géographique, sociale et humaine pour donner à ce film un semblant de crédibilité.

          Afin de terminer sur une note plus positive, je salue la performance de l’acteur principal Charlie Hunnam qui sauve ce qui peut l’être….

          J’ai également apprécié la vraie photo d’H.C. en fin de film, avec le commentaire adéquat, seul moment qui m’a procuré un peu d’émotion.

          Je pense donc que le ressenti de ce film est essentiellement un problème de génération :
Pour la jeunesse qui ne connait pas l’histoire de Papillon, qui n’a pas lu le livre, qui n’a vu le film de 1973, ce remake peut-être un film d’aventure correct grâce à la prestation de Charlie Hunnam.
Pour les plus de 50 ans, qui connaissent assez bien cette épopée, surtout en France, ce film n’est qu’une déception.

          Quel dommage tout de même de s’être penché de nouveau sur cet homme au destin extraordinaire, d’avoir tenté de le remettre dans l’actualité, d’avoir investi tant de moyens, pour un résultat aussi médiocre.

          Finalement, et comme conclusion, je dirai que le seul intérêt de ce film est d’avoir fait, malgré tout, de nouveau parler de Papillon sur une partie du monde et durant quelques semaines.

          Mais le vrai film reste à faire : celui sur la vraie vie d’H.C. !
Puisque les américains sont incapables de proposer autre chose que de lourdes caricatures, j’invite les producteurs et réalisateurs français à se lancer dans l’aventure, à jouer de leur profondeur et de leur finesse puisque ce personnage l’exige, à montrer leur talent.
Banco ?

 

Vidéo interview de Vincent DIDIER sur France 3 à la sortie du nouveau film

 

Film Papillon 2018 – Vincent DIDIER – Dauphiné Libéré

 

Article de La Tribune du 09/08/18

 

Article du Dauphine-Libéré du 27/08/18

 

Article du Dauphiné-Libéré du 03/09/18